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Appel aux Hommes et aux Femmes de cette Terre
Publié par Daniel Briez BLOG dans Daniel Briez, HUMEUR le 30 août 2011
Cet appel est un appel au secours. Un appel au secours pour la souffrance que je ressens lorsque je vous regarde.
Depuis longtemps je vous observe. Depuis longtemps je constate vos souffrances en me disant que la Conscience progresse, qu’il s’agit du chemin d’évolution normal de l’Homme, qu’il faut lui laisser le temps de comprendre ce qu’il est.
Depuis longtemps, je me dis que, au-delà de toutes les souffrances que vous vous donnez et que vous donnez aux autres, il existe une conscience qui comprend ce qu’elle fait et que l’amour sous-tend tout cela.
Depuis longtemps je patiente et attends de voir l’étincelle de lumière qui forcément jaillira de cette boue.
Et aujourd’hui, je me dis que cela suffit.
Peut-être suis-je plus fatigué que les autres jours. Peut-être que votre souffrance résonne plus fortement en moi aujourd’hui. Peut-être que tout simplement j’en ai marre de voir vos vies inutilement brulées à courir après des chimères.
Alors, je m’adresse à vous Hommes de cette Terre.
Je vois des vieux, souffrant dans leur corps parce que toute leur vie, ils n’ont été que mental, toute leur vie, ils ont vécu le contrôle de leur être, le contrôle de leurs émotions car on leur avait dit que c’était cela la vie, et qu’il fallait savoir contrôler ses désirs et ses émotions pour « réussir » dans la vie.
Je vois ces vieux qui souffrent dans leur être, qui souffrent dans leur corps et qui, à la fin de leur vie, sont déposés dans des mouroirs, car on ne sait pas quoi faire pour gérer leur souffrance. Elles dérangent car elles font résonance aux vôtres, celles que vous ne voulez pas encore regarder. Plus personne ne peut et ne sait gérer les souffrances dans lesquels ils sont. Souffrance d’être, souffrance mentale, folie qui peu à peu les envahit de ne jamais avoir pu dire ce qu’ils étaient, de n’avoir pu jamais être ce qu’ils étaient, de n’avoir jamais pu aimer, de n’avoir jamais pu s’aimer.
Je vois des adultes. On dit qu’être adulte est être responsable. Ces adultes courent toujours après quelque chose. Ils courent après le compagnon ou la compagne et ils s’arrêtent quand ils pensent l’avoir trouvé. Ils courent après l’argent, après la réussite sociale, la belle maison, la belle voiture, la belle situation, les beaux voyages, la belle illusion en quelque sorte. Ils ne voient pas, car on ne leur a jamais dit que leur course est illusoire et qu’elle les dirige à pas de géant vers l’état de « vieux » où ils constateront qu’ils ont perdu leur être, qu’ils ont perdu leur temps et qu’ils ne savent plus qui ils sont.
Je vois les enfants, déjà pollués par leurs parents. Car leurs parents, on leur a dit qu’il fallait élever leurs enfants comme on les avait élevé. On n’élève pas un enfant. On élève des poules, on élève des oies ou des vaches. Un enfant on devrait l’élever, c’est-à-dire le rendre plus grand que ce qu’il est.
Et pourtant ces enfants, on les casse. On leur apprend ce qu’est la « vie ». Ils perdent leur vision. Ils perdent leurs connexions. Ils perdent rapidement, oh combien trop rapidement, leur joie de vivre, leur spontanéité, celle qui leur fait raconter des histoires, connecter à des mondes car on leur dit: « Ce n’est que des histoires ! Ce n’est pas la vraie vie! Regardes ce qu’est la vraie vie. C’est ce que les adultes vivent. C’est ce que les vieux ont vécu. C’est cela qu’il vous faut comprendre pour vivre ! »
Et je vous vois, Femmes de cette Terre. Et je souffre avec vous.
N’en avez-vous pas assez d’être martyrisées au nom de cette sacro-sainte société de consommation.
N’en avez-vous pas assez de voir vos enfants abêtis, standardisés au nom des soit-disantes « valeurs morales » de cette société qui n’en possède qu’une (de valeur) celle de l’argent. N’en avez-vous pas assez de ne pas comprendre pourquoi ces enfants que vous avez porté dans votre chair s’éloignent aussi rapidement de vous, vous laissant un jour devenir « vieilles », jetées comme un rebut au fond de ces mouroirs que vous redoutez tant car rapidement vous demeurez les seules à visiter vos mères perdues dans ces mouroirs. Les hommes n’y vont plus. Cela leur fait trop peur.
Pourtant vous savez combien vos enfants sont beaux, combien ils sont lumineux. Ils sont le « fruit de vos entrailles ». Vous savez combien sont riches leurs consciences que vous avez vu découvrir le monde lorsqu’ils étaient petits.
Vous n’avez pas compris pourquoi ils devenaient si vite « sérieux », pourquoi ils s’éloignaient si vite de vous. Vous n’avez pas su quoi faire lorsque cela s’est inexorablement produit. Car on ne vous a pas expliqué qu’un être qui se trouve en mal d’amour, tout simplement parce que l’on ne lui a pas expliqué que l’amour était présent en lui et qu’il était normal qu’il le ressente, parce qu’on ne lui a pas expliqué qu’il était normal d’aimer et d’exprimer ses émotions, qu’un être comme cela se rétracte en lui et perd le chemin de l’amour. Et qu’en perdant ce chemin d’amour de lui-même, il se perd et perd les autres.
Alors, vous aussi, vous avez pensé qu’il était normal que l’enfant s’éloigne, qu’il devait grandir et qu’en grandissant, il devenait sérieux, il devenait ingrat et que cela était « normal », dans l’ordre des choses, dans l’ordre de la vie. Et vous ne lui avez plus dit ; « Je t’aime », ne sachant pas que ces 7 lettres sont le « sésame » de la reconnaissance de soi et de l’ouverture de la Conscience.
Alors j’ai envie de vous dire: ARRETEZ-VOUS !!!!
Arrêtez-vous tous. Regardez ce que vous êtes devenus!
Arrêtez de perdre votre vie. Arrêtez de mettre votre corps dans un tel stress de non-existence qui ne sait plus ce qu’il vit et qu’il ne peut plus que manifester Parkinson ou Alzheimer.
Arrêtez de ne pas regarder ce que vous êtes, de ne pas aimer ce que vous êtes. Vous ne pouvez pas aimer ce que vous êtes, car ce que vous êtes n’est pas vous. Jamais vous n’avez pris le temps de regarder ce que vous êtes. Jamais vous ne vous êtes interrogés sur le sens de ce que viviez. Ou si vous l’avez fait, vous vous êtes vite retournés vers le superbe écran 3D nouvelle génération parce que vous aviez peur de ce que vous pressentiez, peur d’être obligés de remettre en question tout ce que vous vivez.
Mais la Terre peut-elle encore longtemps supporter l’absence d’amour que vous vous donnez ?
Peut-elle encore longtemps vous accompagner dans l’extraordinaire prétention et outrecuidance que vous déposez sur elle à chaque instant ?
Peut-elle admettre encore longtemps que chacun de ses enfants est perdu dans un matérialisme sans sens ?
Alors je vous regarde et je souffre.
Je me dis qu’il n’est plus possible que l’Homme porte encore longtemps cette souffrance d’être, qu’il ne reconnaisse pas encore longtemps cette indicible insatisfaction qui le fait courir toute sa vie, pour voir au déclin de celle-ci que tout ce qu’il a cru, tout ce qu’il a cherché, tout ce qu’il a vécu a été vain. Enfin! Peut-être pas vain, mais tellement en deçà de ce qu’il aurait pu faire s’il avait simplement ouvert un peu les yeux, et se rappeler l’enfant qu’il était avant que l’adulte ne le casse.
Hommes et Femmes de cette Terre, arrêtez de vous faire du mal…
Reconnaissez-vous dans ce que vous êtes! Hommes et Femmes d’amour, hommes et femmes de cette Terre…
Reconnaissez-vous et aimez-vous…
Je vous aime.
Sarlat, le 30 août 2011, 6h24