L’handicap, ou comment se créer une nouvelle méthode pour être dans l’instant présent.


En prologue au texte qui suit,  je tiens à préciser combien je suis conscient de côté choquant de la formulation du titre de mon article. L’handicap qui est le mien est bénin par rapport à quantité d’êtres qui souffrent au quotidien, et qui n’ont pas, comme moi, la possibilité de changer quoique ce soit à leur état. Mon texte se veut un modeste témoignage de ce que vivent tous ces êtres, et surtout un témoignage en direction des bien-portants qui considèrent trop souvent leur santé comme « normale ».

Daniel Briez, au pied d'un volcan d'Indonésie pour la sélection du soufre. Photo Serge Briez ®capmediations

Daniel Briez, au pied d’un volcan d’Indonésie pour la sélection du soufre. Photo Serge Briez ®capmediations

Je souhaiterais vous faire part d’une nouvelle prise de conscience, qui s ‘est posée pour moi à la suite d’un grave accident vasculaire sur la jambe gauche, le 29 mars 2013, et qui a eu, pour conséquence, l’ablation du muscle redresseur de ma jambe gauche.

Dans mon parcours de vie s’est peu à peu imposée une profonde sérénité par rapport à la mort. Jusqu’à mon accident vasculaire, je pensais en être détaché. Cela entraînait, inconsciemment pour moi, une forme de détachement vis-à-vis de mon corps. Ce que je ne captais pas, avant cette date, était que cette sorte de détachement recouvrait une stratégie inconsciente, créée par mon ego, pour ne pas prendre en compte les nécessités vitales de mon corps physique. En d’autres termes, celui-ci jouait encore avec moi, afin que je ne sois pas réellement présent dans l’Instant, dans le but de développer une stratégie de fuite en avant dans laquelle ma viscérale peur de l’insécurité pouvait pleinement se développer. Cette stratégie, que je pensais avoir écarté de mon parcours de vie depuis de nombreuses années, et que je suis capable de mettre en exergue avec chacun de mes étudiants, je la vivais inconsciemment. Il en résultait une hyper-activité patentée, tout en formulant le fait que je pensais réellement être dans une phase de délégation de mes activités professionnelles vers mes jeunes collaborateurs. En fait, je tenais toujours le pouvoir (mais en toute bonne foi inconsciente!).

Comme par hasard (!), l’accident se porta sur ma jambe gauche. Les jambes constituent ce qui nous permet de marcher. Lorsque nous « courrons » après nos illusions, nous courrons virtuellement. L’hyper-activité constitue un des moyens privilégiés que nous utilisons pour « fuir » ce que nous avons à regarder en nous. L’espace que cette activité développe, ne nous laisse pas l’espace nécessaire pour porter notre attention sur nos ressentis intérieurs. Dans mon cas, il était logique que cela porte sur cette partie de mon cours, puisque je cours depuis l’âge de quinze ans. Et sur le côté gauche qui représente la partie intuitive (féminine) de mon être, et qui recouvre la sensibilité qu’il m’a fallu bien des épreuves pour l’admettre.

Puis survint ce jour de mars 2013, où je me retrouvais dans une souffrance totale, pour finalement me retrouver pris en charge par la tranquillité salvatrice d’une anesthésie générale par laquelle je remettais mon futur entre les mains des chirurgiens qui m’ont sauvé.

En fait, c’est  après cela, que l’expérience allait produire un total changement de perspective de vie en moi.

À mon réveil, je reçus la visite du chirurgien qui ne semblait pas vraiment satisfait du résultat de son travail. Je compris en quelques heures, à mots couverts comme le fait souvent la médecine hospitalière, que ma jambe était passée à quelques minutes du désastre, mais surtout que l’avenir de celle-ci se révélait encore franchement aléatoire.

Je fus réopéré. deux jours plus tard (ablation du muscle redresseur), et l’attente concernant la pérennité de ma jambe commençât…

 

Ce fut la première phase…

 Elle dura trois semaines durant lesquelles le diagnostic fut incertain. Durant ce temps, je dus entrer dans un travail de détachement pour envisager de fonctionner au quotidien avec une jambe en moins, mais vivant!

Je ne peux pas dire que cela fut facile, car cela était assorti de grandes douleurs qui sont toujours présentes, six mois plus tard.

Néanmoins je réussis à me placer dans cette perspective.

Finalement, la cicatrisation s’opéra, et l’infection ne se développa pas, ce qui me permit de conserver ma jambe. Il était clair que je conserverai un handicap certain concernant la marche, mais je gardais ma jambe!

Je tiens à partager que durant tout ce temps, et encore maintenant, bien que je connaisse parfaitement toutes les techniques énergétiques et que je dispose des outils couleurs et cristaux, je sentis de ne rien tenter pour activer ma cicatrisation. La seule chose que je sentais de faire, consistait à simplement poser l’attention sur mon corps, et d’être simplement conscient de ses fonctionnements et de ses besoins. Il était évident que ni l’attente d’un résultat, ni l’intention, n’étaient de mise dans ce processus de reconstruction, si je voulais garder ma jambe. Lâcher prise et calme étaient les maîtres-mots à respecter à chaque instant. C’est toujours vrai aujourd’hui.

Puis, vint la phase, toujours d’actualité aujourd’hui, qui me fait entrer progressivement dans une perception du corps que je n’avais jamais connu jusqu’à présent: le fait de devoir être conscient du moindre mouvement, du fait de la douleur présente à chaque instant ( je suis toujours sous calmants morphiniques depuis cette opération).

Je prends donc conscience maintenant de chaque pas que je fais. Je savoure la fait de pouvoir marcher, chaque jour, même si cela est douloureux. Et surtout, je porte une attention permanente à la façon dont réagit mon corps, et aux messages qu’il me donne par ses impressions de confort passager, ou ses douleurs plus importantes, en fonction de la façon dont je suis positionné intérieurement.

En d’autres termes, si je suis présent dans mon corps, si je suis correctement à l’écoute, progressivement, je découvre les petites solutions pour avoir moins mal. Par contre, si je me laisse à nouveau capter par mes activités ou mes « vieilles » habitudes, si je ne porte pas suffisamment attention à mon corps, celui-ci me rappelle puissamment sa présence.

Je sais aujourd’hui ce qu’il en est de faire des « petits pas ».

Mes motivations de vie se sont transformées. J’apprends à me faire plaisir. J’apprécie profondément tous les petits plaisirs que me donne mon corps, notamment dans les rares moments où j’ai moins mal. Je sais dire non quand je suis fatigué, et je respecte mon rythme.

C’est ainsi que moi qui parlait depuis des années d’être dans le Présent, et qui était profondément convaincu de l’être, je fais l’expérience de vivre l’instant présent .

Ainsi, mon corps me demande de me faire rare dans mes apparitions publiques. J’ai dû complètement réaménager mon emploi du temps. La nourriture est devenu un élément essentiel de mon équilibre, non pas que je ne me fasse plus plaisir, mais mes plaisirs se sont modifiés.

Et surtout, je n’ai plus envie de travailler. Mes collaborateurs m’aident beaucoup. Ils prennent chaque jour davantage en charge toutes les tâches dans lesquelles je me sentais indispensable. Ils progressent très rapidement dans les nécessités de la gestion des entreprises.

Aujourd’hui, je me rétablis lentement. Je ne sais dans combien de temps la douleur disparaîtra. Peut-être jamais, mais cela n’a pas d’importance. Je remercie tous les jours d’avoir conservé une certaine autonomie. Peut-être mon corps attend-il que je sois vraiment présent. Je ne sais pas. Mais je ne suis pas dans l’attente. J’écoute. J’expérimente. Je découvre. J’apprends. Tout doucement, comme probablement, j’ai dû le faire lorsque j’ai appris à marcher. 

Et surtout, je me remercie de ne pas avoir été trop têtu pour perdre ma jambe. En ce 31 décembre, dans l’avion qui m’emmène en Indonésie pour trouver de nouvelles pierres, faire de nouvelles rencontres, j’ai eu envie de témoigner et je remercie toux ceux qui m’ont témoigné leur soutien. Cela m’a beaucoup touché. Je ne n’imaginais pas l’importance que revêtait ma présence auprès d’autant de personnes, et surtout combien elles étaient touchées par ma santé et mes activités.  

Merci à Guyléne, Wydiane, Cédric, Aurélie, Serge, Agnès, Mathieu, Marta et Evelyne.

Et bonne année, et surtout bonne santé à tous pour 2014.

Amour et Lumière

Daniel

 

PS – Depuis que je marche lentement avec des béquilles, je n’ai jamais autant pris conscience du nombre de personnes que je croise tous les jours et qui ont du mal à marcher.

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  1. #1 par Severine le 17 mars 2014 - 12 h 33 min

    Bonjour Daniel,
    Je suis votre parcours et certains de vos « enseignements » (en terminaison du cycle des 24 chakras).Je souhaite simplement vous apporter mon soutien puisque sans être physiquement présent à mes côté vous m’ avez aidé à trouver des es^paces de paix à l’intérieur de moi et petit à petit je’apprends à vivre avec tous ce qui me compose en tout cas ce que je peux percevoir,les zones d’ombres y compris,celà va de soi…et ça marche,ma vie ressemble à un monde merveilleux même si ce n’est pas tous les jours très rigolo. »petit à petit on devient moins petit.
    Je suis la personne qui vous a écrit sur le blog à propos de la violence,ma propre violence.
    Merci vous m’apportez beaucoup,àmoi et à mon petit garçon,à mes amis,aux personne que je rencontre.
    Je vous transmet mes plus tendres pensées et merci encore d’être qui vous êtes.Merci

  2. #2 par Josiane B. le 16 février 2014 - 15 h 29 min

    Merci pour ce témoignage. Paix Amour Lumière et Guérison à vous.
    Merci pour ce site que j’aime énormément.
    Josiane B;

  3. #3 par Mathieu le 31 janvier 2014 - 18 h 42 min

    Bonjour Daniel,
    Merci pour cet article débordant de sincérité. Vous faites la douloureuse expérience de l’expression « savoir lever le pied »… Je vous souhaite la meilleure récupération possible.
    Bien à vous.

  4. #4 par Anicée le 30 janvier 2014 - 8 h 33 min

    Bonjour Daniel,
    Rien de choquant là dedans, juste le témoignage lucide que la vie qu’on mène aujourd’hui nous rend un peu (ou peut être beaucoup ?) sourds aux messages de notre « être intérieur » et qu’il faut parfois de grosses secousses pour nous déboucher les oreilles … En tout cas merci pour cette sincérité, je prends ça comme une « leçon de vie » :-)))
    Belle année 2014 à vous, profitez en un maximum de cette Vie !

    • #5 par Daniel Briez BLOG le 1 février 2014 - 14 h 52 min

      Merci de votre commentaire et la meilleure des années pour vous et votre famille.
      Daniel BRIEZ

  5. #6 par fara le 29 janvier 2014 - 0 h 47 min

    Je te remercie Daniel de ton partage qui m’apprends beaucoup sur l’ouverture sans peur du jugement et l’humilité – Je te souhaite le plus grand Bonheur et de pouvoir nous guider encore –
    A + Fara

    • #7 par Daniel Briez BLOG le 1 février 2014 - 14 h 52 min

      Merci de votre commentaire. Ayant choisi d’être un « homme public » il y a quelques années, et sachant combien mes « conseils » parlent aux autres, je me dois la transparence. Et c’est dans ce sens que je témoigne. Une belle année pour vous et votre famille.
      Daniel BRIEZ

  6. #8 par Marina Swa le 28 janvier 2014 - 12 h 12 min

    Daniel,nous nous sommes croisés quelquefois, après la lecture de ton article, je voulais t’exprimer le respect,l’amour et la gratitude qui me vient lorsque je te lis

    respect : car connaissant un peu ton parcours, et n’ayant malheureusement pas vraiment eu l’occasion de suivre ton enseignement , bien qu’ayant bien sur acquis tes livres , vidéos, cd et autres,je suis respectueuse de ton partage généreux , de ta sincérité que je n’avais pas toujours perçue il y a quelques années… Je suis respectueuse de la justesse de ce que tu partages

    Amour : car je reconnais l’amour derrière tous tes partages et ‘est l’émotion qui me vient avec la gratitude car ce que tu nous partages est précieux

    parfois le manque de temps ou d’argent fait que nous ne pouvons pas toujours partager ou participer …

    Amicalement Martine Verger

    • #9 par Daniel Briez BLOG le 1 février 2014 - 14 h 53 min

      Merci de votre témoignage qui me touche profondément. Mon ego a dû faire la part des choses entre « l’apparence » de l’homme public, du « connaissant » et les profondes limites que je sens en moi. Depuis quelques années, j’ai choisi de ne plus mettre d’écran entre ce que je vis, ce que je pense et ce que je perçois, que ce soit à titre personnel, au niveau de mon intimité, que dans le cadre de perceptions plus élargies. Ce partage rentre dans ce cadre.
      Je viens par ailleurs de finir la rédaction d’un livre qui s’intitule « Cristaux et Quantique » et qui paraitra en septembre, dans lequel j’énonce très clairement ce que je perçois des origines de l’humain sur Terre. Cela prête à de vives controverses, mais j’estime que c’est ce que j’ai à faire.
      Alors merci de votre soutien.`
      Cordialement
      Daniel BRIEZ

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