Une des principales questions qui se pose à nous dans cette période de mutation est de savoir qui nous sommes. Cette interrogation constitue un des principaux enjeux du futur, car c’est en sachant qui nous sommes que nous pourrons déterminer ce que nous avons à faire, et ainsi définir les trajectoires que nous prendrons.
Il est clair que, du point de vue de l’humanité et du collectif, les années qui viennent représentent une mutation qu’il ne va pas être simple de négocier. La crise identitaire dans laquelle se trouve l’humanité ne facilite pas une lecture objective et saine de notre avenir, et la présence des groupes de pression économiques mondiaux n’a aucun intérêt financier à ce que ces questions soient clairement évoquées.
Nous avons donc à aborder une lecture claire, sans concession, mais aussi sans a priori, de nos codes identitaires, et définir ainsi quelles seront nos options dans les années à venir.
Et c’est là que le problème devient complexe.
En effet, la vision que nous avons de nous-mêmes est une vision que nous avons construite à travers le regard des autres, à travers nos systèmes éducatifs et surtout à travers les systèmes de croyance que nous avons établi, consciemment ou inconsciemment, sur nous-mêmes.
Autant dire qu’il y a peu de chance, compte tenu de l’importance des filtres déformants, que nous puissions répondre objectivement à la question : « Qui suis-je ? »
De plus, si nous ne sommes pas capables de répondre à cette question, nous allons opter pour des trajectoires de vie qui n’auront que peu de rapport avec nos besoins réels et déclencher de vrais catastrophes structurelles quant à notre vie, ou pour le moins, une insatisfaction profonde et une désorientation totale.
Alors comment faire?
Tout d’abord, il nous faut poser le principe que nous ne savons pas qui nous sommes. Et méfions-nous grandement de nous-mêmes lorsque nous sommes dans nos « certitudes ». Il est d’ailleurs amusant d’observer de quelle façon nous absorbons les messages de notre ego bardé de ses convictions sur ce que nous sommes, alors que nous rejetterions probablement avec véhémence la moindre de ces incohérences si elle nous était énoncée par un tiers.
Poser ce postulat nous met dans une écoute et une observation approfondie de nous- mêmes, et va commencer à nous permettre de déceler des pistes qui, à terme, nous amèneront à nous-mêmes.
Cette première étape franchie, nous devons choisir un protocole régulier de retour sur soi et d’introspection journalière (ce que nous ne prenons jamais le temps de faire) afin de laisser notre psyché se reposer et progressivement descendre au contact de ce que nous sommes. La pratique d’un état méditatif sans objet et sans protocole, répété à heure fixe quotidiennement, est un bon point de départ.
Il faut ensuite prendre son temps. Les réponses ne nous parviendront pas en deux jours, ni même en trente. Nous avons mis toute la durée de notre existence pour construire cette vision egotique de nous-mêmes. Nous n’allons pas la transformer en cinq minutes.
Progressivement nous constaterons que certaines sensations émergent. Elles ont toujours été là, mais nous n’y prêtions pas attention. Ces sensations impacteront sur notre corps. Seul le corps est réellement en mesure de nous restituer des informations car il est le seul à détenir nos codes identitaires. Néanmoins, nous ne pouvons pas lui faire immédiatement confiance, car il est aussi porteur de toutes les croyances que nous y avons inscrites et à ce titre, le décodeur qu’il constitue est faussé partiellement, et nous donne des indications déformées par celles-ci.
Voilà en quelques mots un début d’approche d’introspection pour acquérir notre indépendance et notre réelle liberté face à un mode de pensée et un mode de vie qui ne nous a, en aucun cas, appris à le faire.
Merci de votre écoute.
La Teste de Buch, le 9 septembre 2011, 9h44